Éloge du bikepacking overnighther

«Je fais du vélo pour sentir le temps passer, pour le ralentir jusqu’à ressentir ses moindres grumeaux. Je le savoure seconde après seconde alors que d’habitude je les engloutis aussi vite qu’une glace à la réglisse-citron sur le port de Banyuls.»

Presque un éloge de la lenteur, par Thierry Crouzet, et une belle source d’inspiration et de motivation à découvrir de nouveaux horizons. Pas forcément lointains.

Article original: Éloge du bikepacking overnighther

Automobiliste

* Vous circulez sur une chaussée dotée d’une bande cyclable, mais il y a un bouchon (vous êtes le bouchon)…
* Vous laissez la bande cyclable libre: vous êtes un bon automobiliste, respectueux des cyclistes (et surtout de la loi).
* Vous êtes distrait et occupez une grande partie de la bande cyclable:
* Vous libérez la bande cyclable lorsque la personne à vélo vous le fait remarquer gentiment (d’un petit geste ou en toquant légèrement sur votre aile arrière droite): vous êtes un automobiliste distrait, mais une bonne personne. Surtout si vous vous excusez.
* Vous ne bougez pas: vous êtes un mauvais automobiliste.
* Vous ne bougez pas, vous klaxonnez, sortez de votre voiture, insultez le cycliste en lui disant qu’il n’a qu’à rouler sur le trottoir et arrêter de provoquer la défécation des conducteurs sur la route (si j’ai bien saisi): vous êtes un mauvais automobiliste et surtout un gros canard.
* Peut-être même que vous faites exprès de ne pas laisser la place au cycliste ou n’osez pas vous approcher d’une barrière de chantier à moins d’un mètre cinquante: vous êtes un très gros canard ou un très mauvais automobiliste. Peut-être même les deux.

Tout est possible sur les berges du Rhône…

Retour du boulot en mode “balade” ce soir, avec le temps de quelques clichés.

Des paysages presque nordiques à la hauteur des Îles et en pied de berge.

Pas mal ces berges interdites à la circulation automobile…

Les coupes de bois du printemps à la hauteur d’Ardon ont abimé la route et c’est déjà réparé. Bravo!

Ici, par contre, à Saillon, le revêtement est bosselé et dangereux depuis des années.

Emmener son vélo dans le train, ce n’est pas gagné…

Je suis très motivé à rallier la Suède, où vit ma sœur, à vélo cet été, mais je souhaite traverser l’Allemagne en train pour gagner un peu de temps. Je parle donc ici d’une pratique “touristique” et non du trajet pendulaire quotidien, pour lequel on peut raisonnablement envisager de disposer de deux vélos, un à la gare de départ, l’autre à l’arrivée, pour peu que le stationnement soit facile d’accès et confortable.

Mais pour les vacances, c’est peu dire qu’il est très compliqué de réserver une place dans un train international, de nuit en l’occurrence (le Nightjet des Chemins de fer autrichiens, ÖBB), en emmenant son vélo.

  • Sur le site internet, les informations sont en l’espèce très lacunaires et j’ai dû interpeller les ÖBB sur Twitter pour qu’ils me répondent (très rapidement et de manière claire en l’occurrence) que le train en question ne partant pas d’Autriche, cette réservation n’était pas possible sur leur site. On peut pour les personnes, mais pas les vélos, c’est assez subtil…
  • Je devais m’adresser à la compagnie exploitant la ligne, la Deutsche Bahn (DB). Après quelques recherches sur le site de cette dernière, il s’avère que les réservations de vélos ne sont pas possibles sur les lignes internationales. Vous réservez pour vous, tout fonctionne, ajoutez un vélo et paf, plus rien n’est possible.
  • J’ai bien essayé de “feinter” en indiquant une gare allemande comme gare de départ. Là, c’était possible, mais toutes les places “vélo” étaient occupées, trois mois à l’avance, un lundi soir. Un peu louche…

De guerre lasse, je me suis rendu au guichet des CFF à Sion où une très aimable employée a réussi, non sans mal, à faire le nécessaire.

En résumé:

  • Ce train de nuit comprend une partie avec des wagons couchettes et une autre avec des wagons “places assises”.
  • Seule cette partie peut transporter des vélos et, subtilité supplémentaire, la partie “couchette” et la partie “place assises” répondent à deux numéros de train différents, même s’il s’agit du même train.
  • Résultat: impossible à réserver depuis chez si vous ne le savez pas. Et même en le sachant, je ne suis pas certain de vouloir essayer, des fois que ces deux trains “différents n’iraient finalement pas au même endroit…

Bref, c’est beaucoup plus compliqué que l’avion. Avec ce dernier, il faut certes emballer son vélo, mais même ce genre de bagage n’est pas accepté dans tous les trains. Bref, il y a encore du boulot. Et là, je ne vous parle que d’un seul train. Je vous passe le retour en Suisse avec cinq ou six changements, les détails à vérifier et les réservations à faire le cas échéant, quand il est possible d’emmener son vélo… J’ai abdiqué, je rentre en avion.

Les prix:

Aller

  • Saxon-Bâle avec 1/2 tarif: 48.- CHF
  • Carte journalière vélo: 14.-
  • Bâle-Hambourg en couchette: 105.-
  • Bâle-Hambourg, place vélo: 20.-
  • Total: 187.-

Retour

  • Stockholm-Genève en avion: 45.- €
  • Transport vélo: 52.- €
  • Genève-Aéroport-Saxon avec 1/2 tarif: 24.- CHF
  • Carte journalière vélo: 14.-
  • Total: 135.-

Reste à voir à combien j’estime le privilège de pouvoir pédaler de Hambourg à Uppsala… Peu importe, je me réjouis!

Every City’s Cycleway Network Should Be As Dense As Road Network, Says American Academic

“People on bicycles want to reach all destinations in a city just the same way that people in cars want to be able to reach all parts of the city.”

«Les gens à vélo veulent atteindre toutes les destinations d’une ville de la même manière que les gens dans les voitures veulent pouvoir atteindre toutes les parties de la ville.”

C’est aussi simple que ça.

Pluie, PubliBike et tourner à droite cyclable

Journée bien remplie aujourd’hui, mais fort pluvieuse, ce qui m’a fait renoncer au vélo «exclusif» pour me rendre à Sierre pour un rendez-vous professionnel. J’ai donc pris le Car Postal, puis le train, avant d’enfourcher un PubliBike entre la gare de Sierre et l’hôpital.

Précaution sympathique de PubliBike, de petites coiffes avaient été posées sur les selles de ces vélos en libre-service pour les protéger de la pluie. Sympa mais peu efficace, ces coiffes n’étant pas vraiment étanches, l’effet était nul. Pas grave, mais pas vraiment à la hauteur de la promesse «Made for swiss weather», ou alors uniquement pour le Valais où, comme chacun le sait, il fait toujours beau.



Les protections perfectibles de PubliBike 😉

Pour le reste, j’ai pu constater que le déverrouillage d’un vélo est vraiment rapide et simple avec l’application iOS et que les vélos sont toujours efficaces (c’était un modèle avec assistance électrique, pratique pour aller à l’hôpital, un peu en hauteur) et solides.

De retour à Sion, j’ai pu enfourcher un autre Publibike pour une brève course en ville et découvrir non sans plaisir les premiers carrefours munis d’un signe «tourner à droite» cyclable. Tellement premiers et nouveaux que je me suis fait houspiller dès le premier feu rouge «coulé» tout à fait légalement. Je n’ai pas vraiment été surpris, si ce n’est que la remarque venait d’un… cycliste. L’information diffusée ces derniers temps par la Ville de Sion n’a, semble-t-il, pas atteint tout le monde.



Le carrefour de la gare avec un feu muni du nouveau signal et du panneau explicatif temporaire. Lorsque la bus de ligne respectera aussi le sas vélo, ce sera encore mieux.



Le carrefour de la clarté avec ce feu qui se prête très bien au tourner à droite cyclable.



Un gros vélo stationné à la gare de Sion.