Sans surprise, l’UDC est contre le droit de vote des étrangers. À Vernier, ils sont accusés de «céder facilement leur bulletin de vote à des leaders». Un peu comme ce qui se passait en Valais avec des Suisses «bien de chez nous» en des temps pas si reculés. En cause? Ils «se sont vus octroyer un droit de vote au rabais, limité à la seule commune et sans droit d’éligibilité» et feraient donc peu de cas de l’importance du droit de vote (qui est de fait moins important que celui des Suisses, vous suivez?).
Yves Nidegger dans l’article de Blick «Fraude électorale à Vernier: les Albanais se sentent stigmatisés»
[…] le député UDC explique ces irrégularités par le peu d’importance qu’accordent les étrangers à leur droit de vote. «Il est compréhensible que ceux qui se sont vus octroyer un droit de vote au rabais, limité à la seule commune et sans droit d’éligibilité, en fassent peu de cas. De fait, les étrangers participent peu aux scrutins. Il n’est donc pas surprenant qu’ils puissent être enclins à céder facilement leur bulletin de vote à des leaders en qui ils ont confiance qu’ils sauront en faire bon usage».
Mais, si je comprends bien, il suffirait donc de leur octroyer un vrai droit de vote et pas «au rabais». Problème résolu.
Dans le Haut-Valais, les « noirs », conservateurs, ont le problème inverse: il faut refuser le droit de vote aux Suisses… de l’étranger. Oui, ceux que ces conservateurs jugent presque aussi peu suisses que les binationaux (dont je fais partie, étant aussi Suédois). Le problème à résoudre ? Certaines élections ont des tours de scrutin trop rapprochés, empêchant les Suisses établis à l’étranger de recevoir leur matériel de vote à temps. Mais pour le chef de groupe, Aaron Pfammatter, cité dans Le Nouvelliste, le souci est ailleurs:
«C’est aux habitants d’un territoire d’élire les personnes qui prennent des décisions qui les concernent, pas à ceux qui ne sont pas directement touchés».
Du coup, on accorde le droit de vote aux étrangers? Vous savez, ces gens établis dans nos communes, parfois depuis des dizaines d’années, qui paient des impôts et participent à notre vie professionnelle, sociale et culturelle? Et assez directement touchés par des décisions sur lesquelles ils n’ont aucune prise.
Je ne sais pas, ce serait juste cohérent. Sauf, évidemment, avec un droit de vote «au rabais».
Il faudrait juste savoir, à la fin.