Immatriculer les vélos cargos et longtails, la “nouvelle” idée de la droite

Tous les vélos cargos et “longtails” devraient être munis d’une plaque d’immatriculation, qu’ils soient électriques ou pas. Le Conseil des Etats a adopté mardi par 22 voix contre 15 une motion de Mauro Poggia (MCG/GE) en ce sens. «S’il salue le développement du transport à bicyclette, le Genevois estime qu’il doit aller de pair avec une responsabilisation accrue des usagers».

Nos parlementaires de droite sont en pleine forme ces jours. Les mêmes qui suppriment les trains de nuit veulent décourager les personnes à vélo. La responsabilisation de nos élus dans l’encouragement de transports vertueux, on en parle?

Le parlement refuse de financer le train de nuit et encourage à prendre l’avion

L’information est tombée ce mardi 9 décembre avec encore une décision à rebours du bon sens de la part d’une majorité d’élu·e·s qui préfèrent que la population continue à cramer du pétrole alors que la terre brûle, plutôt que de l’inciter à prendre le chemin d’une mobilité respectueuse de l’environnement et de la santé des gens.

Sur le site internet du Nouvelliste:

Après le Conseil des États, le National a dit non mardi à la ligne reliant la Suisse à Malmö en Suède. Il a, dans le cadre du budget 2026, coupé la manne de 10 millions de francs nécessaire à la mise en service du train de nuit prévue le printemps prochain. Le vote a été très serré: 99 voix contre 92 et deux abstentions.

Il est «inacceptable que le contribuable finance via ses impôts une ligne de loisir», a déclaré Yvan Pahud (UDC/VD). Alex Farinelli (PLR/TI) avait aussi déclaré lundi soir que le train de nuit n’était ni exigé par la loi ni une priorité.

Mais, bon sang, il ne s’agit pas de financer une ligne de loisir, mais bien d’inciter les gens à voyager en train plutôt qu’en avion. Nos politicien·ne·s à courte vue refusent donc de soutenir des gens qui font déjà le vertueux effort de voyager en train (plus cher, plus compliqué, plus long, mais beaucoup plus respectueux de l’environnement), mais préfèrent inciter les voyageurs à prendre l’avion.

Sinon, vous pouvez m’expliquer pourquoi un vol Genève – Barcelone ne paie pas pas de taxe sur le carburant, une TVA réduite et une taxe CO2 de 20 francs par tonne alors que les coûts des dégâts environnementaux et sociaux est estimé à au mois 465 francs par tonne par les services de la Confédération?

Les trains de nuit pourraient être plus avantageux que l’avion

 

«Les trains de nuit peinent à être rentables et souffrent de problèmes internes aux CFF», écrit le Blick. « Malgré leurs atouts écologiques, ils restent désavantagés face à l’aviation en l’absence de conditions de concurrence équitables».

Thomas Sauter-Servaes estime que «la concurrence entre rail et aviation est faussée». Les compagnies aériennes ne couvrent qu’une petite partie de leurs coûts climatiques, ce qui revient à une subvention indirecte de l’Etat. Selon lui, si les transporteurs payaient le coût social réel du CO2 – 880 euros la tonne d’après l’Office fédéral allemand de l’environnement – les billets d’avion seraient nettement plus chers. Même avec le prix recommandé de 300 euros la tonne, le train de nuit deviendrait immédiatement plus avantageux.

Mais nos politicien·ne·s à courte vue préfèrent toujours privilégier l’avion que d’encourager les usagers à prendre le train. Cherchez l’erreur.

Article original: Suisse: Les trains de nuit ne sont pas suffisamment rentables – Blick

De l’art des dépassements

Une belle sortie entre Espagne et France aujourd’hui. Météo plutôt agréable et routes calmes. Tout de même une dizaine de dépassements allant de passable à très limite. Tous par des Français et un Britannique. Aucun Espagnol. Non qu’ils soient meilleurs à la base, mais ils ont, depuis plus de vingt ans, des lois qui obligent à un grand respect des personnes à vélo. Et aujourd’hui, ce sont les meilleurs. Voilà. C’est simple quand on veut.

La sortie sur Ride with GPS

Zéro mort sur les routes depuis un an : les mesures fortes d’Helsinki qui pourraient inspirer toute l’Europe

«Les limitations de vitesse sont l’un des facteurs les plus importants dans les progrès d’Helsinki», confirme Roni Utriainen, ingénieur de la circulation à la Division de l’environnement urbain d’Helsinki.

Ensuite, le design des rues a été entièrement repensé : chaussées rétrécies, intersections plus sûres, passages piétons surélevés, éclairage amélioré et pistes cyclables séparées. Tout est conçu pour que la vitesse excessive devienne physiquement impossible et que les usagers vulnérables soient protégés.

Les recettes sont connues, les limitations de vitesse sauvent des vies et les infrastructures de qualité mettent les usager vulnérables à l’abri.

Tout le contraire de chez nous, où l’on voit tous les jours la démonstration de notre échec à faire respecter les plus vulnérables par les dominants motorisés (qui ne manquent pas de critiquer le «danger» causé par les vulnérables à pied ou à vélo): des «patrouilleurs scolaires» chargés de sécuriser les passage piétons sur le chemin de l’école.

Cela fait drôle de citer Le Figaro, mais l’article original est ici: Zéro mort sur les routes depuis un an : les mesures fortes d’Helsinki qui pourraient inspirer toute l’Europe

Tu sais que tu arrives dans une ville de bagnolards…

… quand tu es accueilli par ce genre de panneau où la localité s’enorgueillit d’offrir tout plein de places de stationnement gratuites. Sept-cent tout de même, soit cinq par commerce si mes calculs sont exacts.

La route à l'entrée de Belleville-en-Beaujolais. Des arbres entourent la chaussée à gauche et à droite à l'arrière-plan. Devant, à la hauteur d'un passage piéton dont il cache en partie l'accès, un panneau indique que la ville compte 700 place de parc gratuites et 140 commerces.

A dire vrai, c’est le seul endroit du voyage entre Dijon et Lyon où nous n’étions pas vraiment tranquilles sur nos bicyclettes. La départementale menant à Belleville était horrible, avec une limitation de vitesse à 90 km/h. Le lendemain, nous avons préféré emprunter le trottoir (oui, c’est mal, mais en Brompton nous n’avons pas fait peur aux piétons inexistants) sur le pont menant à la Voie bleue.

Automobile: le retour du bon sens et des boutons?

Pas besoin d’avoir fait de grandes études pour comprendre que des boutons physiques sont plus simples à manipuler sans quitter la route des yeux qu’un écran toujours plus présent. Le retour du bon sens?

Les extraits ci-dessous de Wired ont été traduits avec DeepL

Les systèmes d’info-divertissement embarqués réduisent les temps de réaction au volant plus que la consommation d’alcool et de stupéfiants, selon les chercheurs du cabinet britannique indépendant TRL. L’étude, réalisée il y a cinq ans à la demande de l’organisation caritative de sécurité routière IAM RoadSmart, a révélé que l’utilisation tactile d’Apple CarPlay avait le plus grand impact négatif sur les réactions des conducteurs face aux dangers. Les temps de réaction étaient près de cinq fois inférieurs à ceux d’un conducteur en état d’ébriété, et près de trois fois inférieurs à ceux d’un conducteur sous l’emprise du cannabis.

Bref, Monsieur l’agent, je roule bourré, mais ma voiture n’a pas d’écran, c’est bon?

Une étude menée par le magazine automobile suédois Vi Bilägare en 2022 a montré que les boutons physiques sont beaucoup moins longs à utiliser que les écrans tactiles. En utilisant un mélange de voitures anciennes et récentes, le magazine a constaté que le véhicule le plus facile à modifier était la Volvo V70 de 2005, truffée de boutons et dépourvue d’écrans. Une série d’opérations telles que l’augmentation de la température de l’habitacle, le réglage de la radio et la réduction de l’éclairage des instruments pouvaient être effectuées en moins de 10 secondes dans la vieille Volvo, et ce en gardant les yeux baissés au minimum. En revanche, les mêmes tâches sur un SUV compact MG Marvel R électrique prenaient 45 secondes, ce qui nécessitait un temps de déplacement précieux pour parcourir les menus imbriqués.

Un écran, c’est plus long à manipuler au volant, plus dangereux, mais moins cher pour les fabricants. Pas sûr que le bons sens l’emporte, donc.

Article original: Rejoice! Carmakers Are Embracing Physical Buttons Again | WIRED

Les dépassements: typologie d’automobilistes

Selon la loi, sur la route les dépassements (même et surtout de personnes à vélo) ne doivent se faire que lorsque toutes les conditions de sécurité sont réunies. C’est évidemment loin d’être toujours le cas et il y a plusieurs genres d’automobilistes.

  • Celui ou celle qui te frôle sans ralentir: un·e abruti·e de première classe.
  • Celui qui ralentit, patiente parfois, mais te frôle quand même: un ignorant pas malveillant.
  • Celui qui ralentit, patiente un peu, dépasse correctement, mais fait vrombir son moteur pour accélérer comme un fou: un bobet qui respecte les règles, mais pas toi et veut te faire comprendre que tu l’emmerdes sur «sa» route.
  • Celui qui ralentit, attend s’il le faut et te double bien au large: souvent un Espagnol, merci à lui et à tous les autres qui font pareil.